Ma life live
Allô ça va oui toi oui moi aussi cool moi ça roule et vous?
Pour de vrai, ça va BIEN.
J’sais pas si c’est le soleil ou le café qui hit ces temps-ci mais j’ai juste le goût de faire toute tout le temps.
Cette semaine J’ai fait du montage devant mon ‘tit’ordi parce que j’ai décidé de faire une capsule sur l’infolettre précédente, en lien avec Mahmoud Khalil.
J’vous encourage de me suivre sur insta si vous trouvez ça chouette, parce que j’ai full aimé préparer cette vidéo-là, et j’risque d’en dropper d’autres dans le futur.
L’infolettre ne meurt pas pour autant! C’est plus comme un complément vidéo au travail que je fais ici, pour rendre ma proposition complètement 360 DEGRÉS. (Un jour, personne ne pourra avoir les yeux ouverts sans être bombardé de ce petit pigeon à la couette frisé j’vous l’dis ça va virer dystopique.)
Bref allez checker ça si ça vous tente! Ça serait sympa.
Sinon cette semaine, j’ai marché dans les rues, j’ai écouté le dernier épisode de la saison de Severance (sérieux c’est tellement bon c’est débile), et j’ai lu des nouvelles.
Miam miam.
Voici celles que je vous propose:
250 migrants vénézuéliens sont déportés des États-Unis au Salvador
En 1798, les États-Unis se dotent de l’Alien Enemies Act, une loi qui permet au président d’enfermer ou d'expulser les citoyen.ne.s d'une nation ennemie.
Comme la plupart des affaires qui étaient légales aux États-Unis en 1798, c’te loi-là a pas méga-bien vieilli mettons.
C’t’un texte assez flou, dans le sens où il définit pas vraiment qu’est-ce qui fait que quelqu’un devient ennemi. (Genre s’il est capitaine et qu’il te last pick dans le cours d’éduc pour son équipe de ballon-chasseur c’est tu assez?)
Mais en guerre, c’t’assez clair.
Durant la Deuxième Guerre mondiale, c’est c’te texte-là qui avait permis au gouvernement américain d’exproprier et d’enfermer plus de 100 000 américain.e.s d’origine japonaise dans des camps d’internement. (Une chance qu’au Canada on a pas littéralement fait la même affaire!)
La loi est excessivement intense et annule beaucoup de droits, pis c’pour ça qu’elle était juste utilisée quand venait le temps de s’faire la guerre.
Mais Trump, c’est le genre de gars qui veut se démarquer.
Un genre de président pick-me qui veut s’assurer qu’on sache qu’il n’est pas comme les autres.
Alors cette semaine, il a invoqué l’Alien Enemies Act en temps de paix!
Comme un gérant de concessionnaire qui offre des spéciaux durant la saison morte pour faire une passe de cash, Trump est complètement tombé sur la tête.
Mais en temps de paix, c’est qui l’ennemi américain? Tik Tok? Les paparazzis? Les gens qui utilisent le mot «créatif» lorsqu’on leur demande quel est leurs emplois? (Quand j’entends ça j’suis toujours curieux de savoir s’ils font preuve d’une plus grande créativité dans le cadre de leur job que moi qui doit créativement trouver une manière de fuir cette conversation.)
Pour Trump, l’ennemi est nul autre que l’immigrant.e.
Cette semaine, le président américain a ciblé des immigrants vénézuéliens parce qu’ils étaient supposément membres de la dangereuse gang de rue Tren de Agua.
Je dis “supposément”, bah parce qu’ils n’ont jamais été reconnus coupables par un.e juge, et ils ne le seront jamais.
En fait, ICE a choisi quels hommes vénézuéliens arrêter un peu comme la jeunesse montréalaise choisit qui frencher durant ses soirées: selon leurs tattoos. (Imaginez le premier gars qui s’est fait une toile d’araignée sur son coude comment il doit se sentir.J’ai l’impression qu’il doit feeler comme Oppenheimer réalisant, alors qu’il est trop tard, l’ampleur des conséquences de sa décision.)
Les hommes ont été embarqués dans un avion, direction le Salvador, où ils étaient attendus de pied ferme par le président Nayib Bukele, celui qui s’est autoproclamé le dictateur le plus cool.
Car après tout, être cool, c’est comme être charismatique: tu le sais que tu l’es quand t’es rendu au point de devoir le dire à voix haute envers toi-même.
Le problème, c’est que dans les 250 vénézuéliens, y’a plein de gens qui n’ont aucun lien avec Tren de Agua. Ils ont juste le malheur d’être vénézuéliens, et tatoués.
Les 250 montent donc dans l’avion, direction la plus grosse prison au monde, d’où personne ne sort, à moins que ce ne soit sur une civière.
Le problème, c’est qu’en chemin, y’a un juge fédéral américain qui décide de bloquer la déportation, demandant que chaque individu soit enquêté pour savoir s’ils sont bel et bien membre du gang.
Mais Trump ignore le pouvoir judiciaire, et l’avion atterrit. Riant aux larmes, Bukele tweet:
«Trop tard!» avec un emoji d’un bonhomme qui rit aux larmes parce qu’il rit beaucoup le gars I guess quand t’es un dictateur tu ris je sais pas.
Trump demande ensuite que le juge soit démis de ses fonctions parce qu’il est woke, et on passe à un autre appel.
Dans mon texte sur le fascisme, j’vous disais que ce qui le définit largement, c’est la manière violente qu’il divise ceux qui sont IN, de ceux qui sont OUT.
Pis que plus le temps passe, plus le Nous se rétréci, et que l’exclusion du Eux devient violente.
Dans les derniers jours, Trump s’est positionné au-dessus du pouvoir judiciaire; ses politiques ont permis à la police douanière de refouler à la frontière un chercheur français pour ses opinions, et des touristes étranger.ère.s ont été arrêté.e.s pour des raisons qu’ils ignorent toujours.
Ça peut paraître banal.
Mais dans son exclusion, une nation fasciste s’attaque toujours d’abord aux personnes marginalisées, grugeant de jour en jour un peu plus loin avant d’en arriver à s’en prendre à ses citoyens.
C’étaient d’abord les réfugiés, c’était ensuite Mahmoud Khalil, c’est maintenant ces 250 vénézuéliens et ces touristes, et demain… et bien, j’veux pas faire peur à personne,
mais Trump vient de proposer d’enfermer dans la même prison du Salvador les citoyen.ne.s américain.e.s participant à des actes de vandalisme contre les Teslas.
Comme quoi, en?
Pour approfondir sur le sujet:
LE TRUC À VOIR CETTE SEMAINE: en Floride, un show de drones a été organisé en l’honneur de Donald Trump. J’aimerais que vous regardiez ça, et que vous vous posiez la question: «Si je voyais une chose pareil se passer en Russie pour Vladimir Putin, quelle serait ma réaction?»
La Serbie se lève
Imaginez si François Legault avaient terminé la construction du 3e lien en janvier dernier.
Oui oui, tusseul. Avec son ti-cass pis ses outils. (Y’a rien qu’il ne peut pas faire quand il reçoit un beau bec su’a’ bouche gracieuseté de sa soeurette.)
Là, déjà, Lévis devient le paradis sur terre, à en croire les radios de Québec.
Mais bon, continuons l’exercice narratif. Mettons là, qu’après une semaine où nos ébats sexuels lévisiens sont accompagnés d’odeur de mazout, notre 8e merveille du monde… cède.
Que le pont lâche, tuant dans sa chute 15 personnes.
Seriez-vous titillés? I mean, moi j’serais pissed.
Cette semaine, la Serbie a vécu la plus grande manifestation de son histoire. 100 000? 325 000? Plus d’un million? Dans tous les cas, y’en avait du monde à Belgrade, le 15 mars dernier. (les images sont complètement folles.)
Porté par les étudiant.e.s (quelle surprise), le mouvement a été causé par la tragédie de la gare de Novi Sad.
Ça c’est déroulé l’automne passé. L’auvent de la gare de la deuxième plus grande ville du pays était fenie. FE-NIE. Des réparations avaient commencé en 2021, pis là, mi-2024, tout était beau.
Tout était beau jusqu’au 1er novembre, où l’auvent a tombé, tuant 16 personnes.
Quand j’étais petit j’voulais vraiment avoir une Gamecube. J’trouvais ça cool, la Gamecube. J’voulais guémé. #Gamer.
Ça coûtait cher, mais mes parents ont fini par cédé. J’étais juste trop attachant faut croire. Ça coûtait cher dans le temps, une Gamecube. Pis j’suis pas mal sûr que mes parents auraient trouvé ça mollo d’avoir payé des centaines de piasses pour la patente si elle m’avait explosé dans face première fois que l’envie m’aurait pogné de jouer à Mario Kart. Probablement qu’ils auraient envoyé un courriel à Nintendo.
Pour les étudiant.e.s, c’est la goutte qui dépasse du jupon du vase : le gouvernement est corrompu, pis au lieu de mettre l’argent dans les infrastructures publiques, il s’en est mis plein les poches.
Le mouvement débute en automne, demandant des comptes à Aleskandr Vucic, le président allié de la Russie au pouvoir depuis 12 ans.
Les étudiant.e.s demandent la publication des documents concernant la rénovation, ce que Vucic accepte. Et pour les calmer, Vucic rajoute une gâterie: «Augmenter le budget des universités, ça vous tente?»
Vucic, ici, a fait un move qu’il regrettera. (Il a pull un Alex Nevsky en 2020, qu’on appelle dans le milieu.)
Les étudiant.e.s, insulté.e.s, disent qu’ils ne sont pas à vendre. Et direct, Vucic les envoient promener, mentant qu’ils.elles sont payé.e.s pour manifester. (Pis après, c’est fucking drôle, le mouvement est venu porter deux sacs vides à la radio publique serbe en disant qu’il rapportait l’argent qu’il leur avait été donné pour manifester. Quelle belle bande inspirante.)
En parallèle à ça, des goons (à tous les Gen Z: ici, j’utilise goon selon sa vieille signification de bagarreurs au hockey. Pas la nouvelle. Par pitié. Pas la nouvelle.) du président étaient de plus en plus présent pour commettre des actes de violence durant les manifestations.
Pis vu que le temps fait juste ça, passer, 2025 a fini par arriver.
Pis un peu comme dans le cas de la Grèce dont j’vous parlais la semaine passée, ou encore celui du printemps 2012 au Québec, le mouvement, ignoré par le pouvoir, ne pouvait que grossir.
Même si la génération Z était encore le moteur du mouvement contestataire, le reste de la société civile a répondu à l’appel. Au lieu de dénigrer la jeunesse, et de la trouver radicale, hypocrite et puérile, le tissu social serbe s’est allié à ce mouvement, le transformant en une force de changement demandant des comptes au pouvoir en place.
Petit.e.s et grand.e.s, jeunes et jeunes mais moins, les étudiant.e.s, les avocat.e.s, les enseignant.e.s; c’est toute la Serbie qui a descendu dans les rues pour demander des élections. (Même Djokovic est fan!)
Mais aux violences s’est ajouté un événement, qui, en toute honnêteté, m’a tout simplement terrorisé.
Imaginez-vous donc que la police serbe semble avoir testé son nouveau joujou, un canon sonique.
Un quoi? Les images sont bizarres, et le gouvernement nie son utilisation, mais comme… c’est weird.
Dans les films, James Bond utilise les nouveaux gadgets contre les super-vilains. Mais dans la vraie vie, les gadgets sont utilisés contre des civils manifestant paisiblement faut croire!
LA SECTION SUIVANTE PORTANT SUR LA PALESTINE EST ROUGH À LIRE ET CONTIENT DES IMAGES VIOLENTES. J’préfère vous avertir si l’infolettre est la première chose que vous lisez le dimanche matin.
Mise à jour d’un génocide
Je n’en peux plus.
C’était écrit dans le ciel hachuré par les missiles: Israël allait briser le cessez-le-feu.
Depuis des mois, je me suis accroché à une espérance aveugle que le cessez-le-feu allait tenir, que quelque chose allait faire en sorte que l’accord, bien qu’imparfait, allait au moins…
Non. C’est notre scepticisme qui avait raison.
Mardi dernier, Israël a brisé l’accord qu’il avait pourtant signé.
Les États-Unis avaient été avisé d’avance, et ont approuvé l’attaque à 100%.
Alors que les bombes pleuvaient partout à Gaza, certains journaux faisaient des vrilles olympiques pour écrire des titres et des brèves qui mettaient pas le blâme sur l’allié américain.
Les faits, c’est que Israël a brisé le cessez-le-feu après avoir refusé d’entrer dans la deuxième phase de l’accord et a choisi de reprendre les bombardements de Gaza.
Mais pour l’Associated Press, c’est plutôt:
Qui a forcé l’impasse? Pourquoi le cessez-le-feu n’existe plus? Et contre le Hamas? Vraiment? VRAIMENT?
Tabarnak des kids meurent. Des familles disparaissent en un instant. Mon cerveau n’arrive pas à comprendre comment des gens peuvent continuer à être infectés par une manie génocidaire.
En quelques heures, les frappes tuent 400 personnes.
Quatre.
Cents.
Et jusqu’au 21 mars, c’est plus de 600 Palestinien.ne.s qui sont tué.e.s.
Environ 40% sont des enfants.
Étaient.
Vous rappelez-vous, lorsqu’ils et elles riaient et pleuraient de joie en entendant l’annonce du cessez-le-feu?
Ça aura duré 2 mois.
Et maintenant, «les portes de l’Enfer s’ouvriront.»
C’est ce qu’a promis Israël Katz, le ministre de la Défense de Netanyahu.
Bibi a justifié la reprise de son génocide en affirmant qu’il le faisait pour libérer les otages restant.
Libérer les otages en brisant un accord qui prévoyait… la libération des otages.
Logique!
C’est comme entrer en guerre pour protéger la paix. Ça a du sens, oui oui.
La réalité est tout autre. Comme je vous le répète depuis maintenant des mois, Netanyahu a besoin de la guerre pour rester en vie. Des procès le guettent, et son gouvernement risque de ne pas survivre à un cessez-le-feu permanent. (Beaucoup au sein de la société israélienne demande à ce que Netanyahu et son cabinet se responsabilise pour les failles sécuritaires ayant permis l’intensité des attaques du 7 octobre 2023.)
D’ailleurs, comme promis, Itamar Ben-Gvir l’ancien ministre israélien de la Sécurité nationale qui avait quitté le cabinet lorsque le cessez-le-feu a été signé, a réintégré le gouvernement. Bibi retrouve donc son fasciste de pote.
Le 20 mars, l’armée israélienne est entrée à Gaza, reprenant là où elle avait laissé.
«Si les habitants de Gaza disparaissent, personne ne vous remarquera. Personne ne demandera de vos nouvelles», qu’on peut lire sur un dépliant distribué à Gaza par l’armée.
Même qu’hier, le ministre de la Défense Katz a ouvert la porte à l’annexion de la bande de Gaza, ce qui serait le dernier clou dans le tombeau du droit international.
Personnellement, j’ai la nausée.
Je n’en peux plus de voir des enfants morts, tués par mes taxes. De réaliser que l’empathie est devenue radicale.
Tabarnak d’osti, j’suis pas engagé, crisse, j’ai juste regardé des films PIXAR quand j’étais jeune! C’est tu si fou que ça, d’être triste quand on réalise que dans la vraie vie, c’est les mécréants qui gagnent?
Si je vous partage ces photos, c’est parce que je refuse d’accepter qu’une victime ne soit qu’un nombre. C’est des personnes avec des rêves, des ami.e.s, des crush, des familles, des hobbys, des repas favoris, des souvenirs. C’est juste du monde.
Je suis tanné, mais je garde espoir.
Et même si cette semaine, ça a été plus difficile, y’a ça, qui m’a aidé.
Ça, c’est Claudia Sheinbaum, présidente mexicaine de gauche full populaire et cool, et Nadya Rasheed, ambassadrice de la Palestine. Sheinbaum, une politicienne incroyable, a reconnu cette semaine l’État palestinien.
Si des fous continuent de propager la généralisation dangereuse comme quoi Israël représentent les intérêts et les aspirations de tout le peuple juif, et que le Hamas représente les intérêts et les aspirations de tous.tes les Palestinien.ne.s, rappelez-vous qu’il n’y a aucun lien entre une identité et un projet politique, et que c’est en faisant des liens comme ceux-là qu’on tombe dans des pensées racistes et déshumanisantes.
Claudia Sheinbaum est une femme juive. Est-ce que ses critiques du gouvernement israélien fait d’elle une antisémite?
Pour mieux profiter de la fin du monde
Et hop là. Voici, en rafale, ce que j’ai aimé cette semaine:
J’vous propose de visionner Common Side Effects
Y’a quelques mois j’vous avais proposé d’écouter Scavenger’s Reign, une série d’animation créée par Joe Bennett. La série a pas été renouvelée, mais ça l’a pas empêché de revenir avec un nouveau banger.
Common Side Effects raconte l’histoire d’un mycologue un peu weird qui découvre un champignon permettant de soigner absolument tout. Ça parle de compagnies pharmaceutiques, de pauvreté, d’inégalité, d’amour, de capitalisme.
C’est très drôle, touchant, captivant, les personnages sont originaux, bien écrits, et la musique ça fesse un spot qu’on pensait pas être en besoin de fessage.
Bref. Z’écouterez ça si ça vous tente. (Le premier tiers du premier épisode est dispo ici si vous voulez)
D’ici la prochaine fois
Baaaaaon enfin.
Pas moyen de faire ça quick le flo mautadit de batinsse.
Oké eille sans farce profitez des fêtes des fêté.e.s que vous aimez qui fêtent leurs fêtes, buvez du vin sur des balcons, checkez vos ami.e.s être heureux.se à tirer sur une clope (ou à s’lâcher lousse su’a’ vape), faites des plans d’été avec des gens que vous aimez.
Perso j’ai le feeling que j’avais hâte à maintenant et j’haïs pas ça.
Peut-être que c’est à cause de ce reel-là.
Mais d’ici là, on pourra pas nous reprocher de ne pas être au courant.
Oké salut là bisous.
Zachary
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et
Tjrs super intéressant! Comment on fait pour voir la suite de Common Side Effects?